Phobie scolaire : comprendre le cercle vicieux de l'angoisse pour mieux accompagner son enfant
La phobie scolaire, également appelée refus scolaire anxieux, est un trouble complexe qui touche de nombreux enfants et adolescents. Selon une étude publiée par Santé Publique France, entre 4 à 10% des élèves français seraient concernés . Derrière ces chiffres se cachent des réalités familiales souvent éprouvantes, où l'angoisse de l'enfant entraîne un véritable casse-tête quotidien pour les parents. Mais pourquoi cette peur de l'école s'auto-entretient-elle ? Et surtout, comment aider son enfant à sortir de cette spirale infernale ?
L'angoisse scolaire : un serpent qui se mord la queue
Pour l'avoir vécu avec mon dernier enfant, l'idée même d'aller à l'école, lui faisait ressentir une peur intense, accompagnée de symptômes physiques tels que des maux de ventre ou des nausées. Les veilles de rentrées scolaires ou les dimlanches soirs étaient des moments de profondes souffrances. Pour éviter cela, il me supliait de rester à la maison. Et face à autant de détresse, je cédais. Mais ce n'était qu'un soulagement temporaire, autant pour lui que pour moi.
Cette stratégie d'évitement n'est pas une bonne option, je l'ai compris bien des mois plus tard. En effet, au final, elle renforce l'idée que l'école est une menace, rendant chaque retour en classe encore plus difficile. Nous étions entrés dans ce cercle vicieux de l'angoisse.
Pourquoi l'évitement aggrave-t-il la situation ?
Si l'évitement avec un retrait temporaire de l'école peut être souvent nécessaire, voire vital, il faut qu'il soit de courte durée et inscrit dans un processus de guérison. Parce que lorsqu'un enfant évite une situation anxiogène, il envoie à son cerveau le message que cette situation est effectivement dangereuse. Résultat : le cerveau renforce la réponse de peur lors de la prochaine confrontation.
A noter toutefois que si l'école fait l'objet de cette phobie, elle n'est bien souvent pas en cause dans le déclenchement de cette phobie. Il est donc évident de chercher à comprendre ce qui en est la cause (harcélement, pression, problèmes familiaux, manque de confiance....
Les conséquences dramatiques de ce cercle vicieux
Au-delà de l'absentéisme scolaire, l'évitement peut entraîner une désocialisation progressive. Privé de contacts avec ses pairs, l'enfant peut développer une image négative de lui-même, alimentant ainsi son mal-être . Mon fils l'exprimait très bien. Lors de la journée de visite de son futur collège, nous avons opté pour la confrontation. Je pensais que c'était une étape importante à ne pas louper pour le préparer à sa sixième et que ce premier pas allait pourvoir rompr ce cercle vicieux. Ce fût un désastre : pleurs, crise de panique, tétanie... Bien accompagnés du CPE et de l'infirmière scolaire. Il disait : "c'est comme si tu forçais une personne phobique des araignées dans une salle remplie d'araignées".
Il exprimait par là que la peur des autres enfants était devenue tellement envahissante qu'elle lui paraissait insurmontable.
Bien entendu, le manque d'estime de soi, le sentiment d'être nul(le), l'impression de danger permanent, et tout le déferlement de pensées négatives sont entretenus par cet évitement.
Comment aider son enfant en phobie scolaire à briser ce cercle infernal ?
Vous l'aurez compris, si une pause peut être salvatrice, elle doit être de courte durée et vous devez mettre en place des actions, au-delà de l'accompagnement psychologique et médical, pour l'accompagner peu à peu à son rythme à sortir de cette spirale infernale. Voici quelques pistes :
- Communication ouverte : Encouragez votre enfant à exprimer ses peurs sans jugement. Parfois, mettre des mots sur ses angoisses peut déjà les alléger.
- Petits pas : Plutôt que de viser un retour complet à l'école du jour au lendemain, fixez des objectifs progressifs. Par exemple, commencer par assister à une heure de cours, puis augmenter progressivement.
- Renforcement positif : Célébrez chaque petite victoire. Si votre enfant a réussi à aller en classe ne serait-ce qu'une heure, c'est une avancée notable.
- Soutien professionnel : N'hésitez pas à consulter un psychologue spécialisé, un pédopsychiatre, son médecin traitant, infirmière scolaire...
Surtout, rappelez-vous que la phobie scolaire n'est ni un caprice ni une simple paresse. C'est une véritable souffrance pour votre enfant. Votre patience, votre compréhension et votre soutien sont essentiels pour l'aider à surmonter cette épreuve. Et n'oubliez pas de prendre soin de vous aussi. Après tout, même les super-héros ont besoin de repos.
Conclusion
Comprendre le cercle vicieux de l'angoisse est une étape cruciale pour aider votre enfant à surmonter la phobie scolaire. En adoptant une approche bienveillante, en instaurant un dialogue ouvert et en sollicitant des professionnels si nécessaire, vous pouvez l'accompagner efficacement vers un retour serein à l'école. Et souvenez-vous, chaque petit pas compte, même si parfois, il ressemble à un pas de danse maladroit.